Et bien... commençons par le commencement: ma naissance.
Alors, elle n'a eu rien d'exceptionnel à part peut-être que j'étais le seul de la portée. Ce qui ne m'a pas empêché de vivre une enfance plutôt heureuse, entouré de mes amis, de mes parents qui m'aimaient.
Quand je suis devenu apprenti, j'étais fou de joie. J’allai à chacun de mes entraînements frétillant d’impatience, ma soif d’apprendre était insatiable. Mais, le règlement, le code du guerrier, tout ça... J'avais un peu de mal à m'y faire. Pourquoi les apprentis ne pourraient manger qu'après qu'on leur ait donné l'autorisation d'abord? Au fur et à mesure des entraînements, mon mentor désespérait et moi je ne comprenais toujours pas.
C'est pourquoi, ma bêtise et mon ignorance a guidé mes pas vers une terre ennemie... J’avançai jovialement, tout content d’avoir défié les règles. Soudain, je me suis contracté et mis à terre. Je sentais une odeur ennemie. J’humai l’air. J’étais bien dans le clan de l’ombre, et l’odeur sentie était celle d’un de ses guerriers. Je m’étais tapi, et je ralentissais ma respiration comme mon professeur me l’avait montré dans la matinée. Tout à coup je L’aperçus : une apprentie… magnifique. Noire, d’un noir si profond, si beau. Elle regarda dans ma direction et je pus contempler ses yeux. Des yeux au combien sublime ! Chaque poil de son être était gracieux, ses oreilles étaient les plus merveilleuses de celles que j’avais contemplées de ma vie ! Elle me vit, surprise tout d’abord puis se mis en position d’attaque. Je ne réagissais pas, étourdi par la beauté de mon ennemie. Elle se rua sur moi et m’aplatit au sol. Je repris mes esprits et combattis rageusement, griffe rentrées pour ma part. Pas pour elle. Elle était si rapide qu’elle me donnait le tournis. Je réussi à l’atteindre et l’envoyais valser. Elle revint à la charge. Nous nous regardâmes. Nous étions si épuisé que nous tombâmes de fatigue, côte à côte. Je lui demandai son nom en chuchotant : Nuage Nocturne. Je luis dis que son nom lui allait parfaitement et qu’il était merveilleux. Elle me demanda le mien, je le lui donnai. Elle m’intima de partir en faisant semblant de feuler. Je la regardai douloureusement et dis :
« Je ne veux pas partir. Si je pars, je ne te reverrai plus jamais. Je préfère mourir plutôt que cette option. »
Elle me regarda un instant. Je fus pris de frisson. Et si elle s’en fichait ?  
Ses yeux me montraient son profond désarroi. Puis, au bout d’une minute m’ayant fait l’impression d’attendre une heure, elle se décida à parler. On se reverra à l’assemblée me dit-elle. Puis elle m’ordonna de partir et j’obéis, la queue basse… Mon retour au camp fut catastrophique, j’étais blessé de partout et totalement crevé. Je réussis à faire croire que j’étais tombé dans un buisson de ronces et que j’avais mis très longtemps à m’en défaire.
Je la revis comme promis à l’assemblée. Elle avait mis un mal de fou à se débarrasser des autres apprentis de son clan, qui lui collait aux basques, comme elle disait. Une lune passa, mais je ne réussissais pas à me faire à l’idée de la voir si peu. Alors, je lui demandai, ou plutôt implorai de se voir plus souvent. Elle accepta. Pour elle aussi c’était dur. Elle m’aimait bien. On se donna rendez-vous aux terres libres. Pendant plusieurs lunes nous nous vîmes ainsi. Je l’aimais comme un fou. Elle aussi. Mais vint un jour où elle sembla  plus distante. Je ne comprenais pas. Je lui avais crié : « mais qu’est-ce-qu’il y a à la fin ? Un autre que moi ? » elle me répondit : « le code du guerrier ». Je la regardai, mon estomac se tordait de douleur. Mais elle était sérieuse. J’essayai de lui faire comprendre que pour moi ce n’était pas important. Mais pour elle, il était le plus important à ses yeux… Elle me le fit comprendre en me donnant une gifle car j’étais allé trop loin. Elle me hurla dessus comme quoi il fallait le suivre. Que c’était ainsi et pas autrement. Puis elle virevolta et je ne la revis jamais…
Je ne me suis jamais remis de mon premier amour. Mais cette histoire m’a remis sur le droit chemin. La nuit suivante, j’avais fait un rêve étrange qui m’avait convaincu que le code du guerrier était important. C’est à ce moment-là que je compris enfin.
Mon mentor attendait une amélioration de ce côté-là pour donner son accord afin de me nommer guerrier. J’étais devenu raisonnable à ce niveau-là. Je respectais les règles à la lettre. Je devins guerrier sous le nom de Chant Stellaire.
Maintenant, je commence petit à petit de me remettre. Je commence à regarder les autres femelles du clan. Qui sait ? Peut-être que je trouverai l’amour une nouvelle fois et pour de bon ? Dans tout les cas je suis devenu un guerrier très respecté. Personne ne sut jamais cette histoire…. Pour le moment.