Je regarde le ciel, rêveur pensant à un proche passé. Cela remonte à exactement 25 lunes aujourd'hui. Vingt-cinq lunes de douleurs où je n'ai jamais pu passer l'éponge ni même changer ma façon d'être. Ma haine envers mon père s'est attisé et ma confiance envers mon frère, envolée. Je soupire, la lune est là, ni pleine ni à demi, je la fixe avec la même intensité que j'ai eu lorsque j'ai fixé son regard vide après l'avoir trouvée près du tronc. Comme ci mes pensées étaient lues par quelqu'un, mon frère me surveillait du haut du promontoire. Je ne supporte pas de le voir comme ça, à m'épier. Il oublie souvent que j'ai le même âge que lui et il me prend pour quelqu'un d'immature et croit que je lui en veux pour être chef et moi non. Il n'a jamais compris que mon but n'était pas de devenir le meneur de mon clan et loin de là, je voulais juste être heureux et fonder une famille même si cela allait contre le code du guerrier. Il a brisé mon seul rêve. Mon unique raison de vivre.

Je sors du camp énervé et agacé par ce regard pesant qui reste sur ma pelisse, comme pour me vider je quitte la combe, nostalgique. Une fois dehors, je me rappelle de ces étranges apparitions du côté du marais et je décide donc de faire un détour pour atteindre mon lieu dit. Je m'active et courre au petit trot pour arriver plus rapidement, je regarde la lune, elle monte doucement mais surement dans le ciel étoilé. Je fixe la toison argentée en un soupire puis j'arrive face au ruisseau, directement du bon côté. Je repère le lieu où elle est, je m'y allonge secoué de spasmes liés à mes sanglots.

Je reste allongé ici pendant des heures à chacune des lunes que je "fête" avec elle. Jamais je n'oublierais ce qu'ils ont fait, ce que mon propre frère a provoqué pour prouver sa stupide loyauté. Les larmes coulent sur la tombe, jamais je ne parviendrais à tourner la page et en plus, mon frère va commencer à se doute que quelque chose me tient à cœur en ce lieu, sous cette terre.

Etoile des Représailles était la, couché sur le haut du promontoire, à observe son clan - ou plutôt son frère qui se trouvait être dans la clairière -. Cela faisait bien des lunes que la relation entre les deux frères étaient tendus, en effets, Etoile des Représailles avait trahit son frère, il l'avait poignarder et c'était de sa faute si la compagne de cette dernière était morte dans d'atroces souffrances ... Et tout était de sa faute, de sa p*t*in de faute. Mais ce que personne ne savait, c'était que le meneur - enfin, Lieutenant à l'époque - avait été pousser par son père, par ce chat qu'il détestait maintenant.

Après plusieurs instants à être perdu dans ses pensées, Etoile des Représailles vit Mirage des Dunes sortir du camp en courant. Etoile des Représailles avait pris l'habitude de le suivre quand il le pouvait, mais la, il devait parler à son frère, il devait s'expliquer, enfin. Il avait longuement méditer ce qu'il allait dire à Mirage des Dunes, longuement il avait hésité et maintenant, aujourd'hui, il était près à lui parler. A levé la vérité ...

Le meneur sauta du promontoire et s'engouffra dans la foret, suivant la piste fraiche de son frère. Bien qu'ils aient le même âge, Etoile des Représailles avait l'impression d'être plus vieux, surement à cause de son poste de Meneur qui lui prenait beaucoup de temps et à son physique décharné qui ressemble à celui d'un ancien en fin de vie.

Après plusieurs minutes de filature discrète, Etoile des Représailles aperçut son frère, entrain de pleure au pied d'un tronc d'arbre, près du Ruisseau. Le meneur avait bien remarqué que cet endroit était important pour son frère. Après quelques hésitation, Etoile des Représailles sortit du buisson dans lequel il se trouvait et s'approcha de son frère. Sans attendre quoi que ce soit, le mâle noir moucheté dit :

« Mirage des Dunes, laisse moi te parler, après, je te laisse me pardonner ou non - bien que je pense que tu ne le fera jamais - Mais laisser moi aujourd'hui, ici, tout t'expliquer. »

Etoile des Représailles marqua une pause de quelques secondes, puis se lança dans son explication qu'il avait longuement caché.

« Ecoute, si j'ai fait ca, il y a maintenant 25 lunes, c'était parce que Tâches de Bronze - je ne le considère plus comme mon père aujourd'hui - t'avait vue, avec Œil de Faon. Mais il voulait plus que la tuer, il voulait te détruire - j'ignore pourquoi - et ma tout raconter et ma pousser à dire ses mots lors de ma nomination de Lieutenant. Pourquoi je l'ai fait ? Parce qu'il à menacé de tu tué et de tuée notre Mère. Voilà, Voilà pourquoi je t'ai trahit, pour te protéger, et protéger mère. »

J'étais seul. Tranquille. Jusqu'à ce que les buissons frémissent. Un mâle frêle, petit dont le regard m'est plus que familier s'approche de moi. Je ravale mes larmes tandis que le matou me regarde en biais, dénigrant.

« Mirage des Dunes, laisse moi te parler, après, je te laisse me pardonner ou non - bien que je pense que tu ne le fera jamais - Mais laisser moi aujourd'hui, ici, tout t'expliquer. »

Il ne savait pas s'arrêter. Des paroles ingrates jetées en l'air pourtant il a tué ma compagne, il l'a tuée pour rien. Je le regarde, il me regarde. Nous pourrions rester longtemps comme ça à nous défier, je baisse les yeux et pose ma tête sur mes pattes pour écouter ce que mon frère va me rabâcher pour la cinquantième fois voire plus. Je ne l'écoute plus, chaque fois c'est la même chose, il n'a rien fait. Ce n'est pas de sa faute. Pourtant il était là, il aurait pu agir mais il n'a rien fait.

« Ecoute, si j'ai fait ça, il y a maintenant 25 lunes, c'était parce que Tâches de Bronze - je ne le considère plus comme mon père aujourd'hui - t'avait vue, avec Œil de Faon. Mais il voulait plus que la tuer, il voulait te détruire - j'ignore pourquoi - et ma tout raconter et ma pousser à dire ses mots lors de ma nomination de Lieutenant. Pourquoi je l'ai fait ? Parce qu'il à menacé de te tuer et de tuer notre Mère. Voilà, Voilà pourquoi je t'ai trahit, pour te protéger, et protéger mère. »

Je crache. Je prends le temps de me relever et je m'ébroue. Je regarde mon frère de haut, il est plus petit que moi, sa tête dépasse à peine de mon épaule. A la naissance j'étais le plus faible, le rejeté, maintenant je suis le plus fort des deux. Je pourrais lui faire payer pour avoir tuer ma compagne mais je me suis toujours promis de ne pas se rabaisser à son niveau.

« Ça doit faire quarante fois que tu me répètes cela. A mes yeux tu es coupable et tu sais très bien que ça changera jamais. »

Je tourne le dos au matou, feule une fois et m'engage dans les fourrées. Je sens sa queue s'enrouler autour de ma patte, pourquoi veut-il me retenir encore une fois ? Je me retourne, m'assois et fait mine de mordre sa queue. Je feule. Je crache. Je le regarde. J'attends.